... Auparavant.G. Redoulès laquait les meubles qu'il dessinait.
A quarante ans, il décide de se jeter dans l'inconnu, délaissant « la maîtrise du savoir-faire pour l'imaginaire », mais pas la laque qui recèle sa part de magie propre dans un jeu de transparence. Les couches de laque se superposent, avant que l'artiste en ponçant, grattant ou par dissolution ne revienne, par endroits, à la couche précédente.
Sur ses toiles, Gérard crée ainsi des horizons vertigineux, des feux de matière qui transportent de l'infiniment petit aux grands espaces.
Comme des souvenirs qui reviennent en mémoire, il met en lumière certaines couches de laque du dessous, choisissant celles qu'il veut bien présenter, celles qui demeureront masquées, qu'il aura été le seul à connaître. Dans le « foisonnement » de ses tableaux, si vivants, on trouve ainsi des parcelles de lui, des « choses qui remontent à la surface » ... Il parle de couleur, mais comment en être sûr ? Des strates de laque pour des traces de mémoire, les grands horizons de Gérard Redoulès semblent ainsi inviter à l'introspection
Extrait de l'article de Thierry Bruneau dans Art&Déco Nord.